dimanche 8 septembre 2013

JOURNEES du PATRIMOINE les 14 et 15 SEPTEMBRE 2013

100 ANS DE PROTECTION

  «  LA PROTECTION et L’EVOLUTION  DE NOTRE  PATRIMOINE VEGETAL VIVANT»
A  L’ARBORETUM ADELINE

La protection de notre patrimoine végétal vivant fut très tôt un sujet de préoccupation des botanistes et tout simplement des amoureux des plantes.

C’est pourquoi dès le XVIe siècle apparurent des « Jardins botaniques »   souvent associés aux Universités. Ceux-ci détiennent des collections de plantes vouées à la conservation, à la recherche scientifique et à la diffusion des connaissances, participant ainsi à la sauvegarde de la biodiversité. Ils détiennent aussi des plantes rares, parfois menacées de disparition qui, hors de leur milieu naturel, constituent une banque de la biodiversité végétale.

Ces premiers lieux de préservation  furent des conservatoires d’état comme celui du Jardin botanique de Montpellier créé en 1593 à vocation médicinale jouxtant la Faculté de médecine.

L’actuel Jardin des plantes de Paris ouvre ses portes à la visite  en 1640. Succédant au Jardin royal des plantes médicinales et au Jardin du Roi, il devint à la Révolution ce lieu réunissant un patrimoine végétal exceptionnel.

Le ‘Petit Trianon’ replanté d’après un inventaire de l’époque, recèle de nombreuses plantes rares que Marie Antoinette, passionnée de plantes, avait fait venir d’Amérique.

En 1795 parait un décret qui impose qu’un jardin botanique soit créé par département, accolé à chaque université. Ceci permit la création de plusieurs jardins botaniques qui malheureusement disparurent successivement par manque d’entretien.

Après avoir été affectées à divers emplois, les terres de Chèvreloup qui furent acquises par Louis XIV en 1699 furent rattachées en 1927 au Museum d’Histoire naturelle pour y créer un l’Arboretum de Chèvreloup’. Les très nombreuses espèces et la rareté des sujets présentés, constituent une des plus riches collections d’arbres en Europe occidentale.

Puis ce furent de nombreuses villes et Conseils Généraux qui créèrent leur propre Arboretum, leur Conservatoire ou leur Jardin botanique, afin de faire participer les habitants à cette valeur inestimable qu’est notre patrimoine végétal vivant.

De nombreux collectionneurs privés prirent la relève pour la conservation de ces collections botaniques. Les premiers Arboretum furent créés par la Grande Bretagne et par la France, les explorateurs, les missionnaires ramenant ou envoyant des graines ou de jeunes plants venant du monde entier

C’est en 1804 qu’Aglaé Adanson, fille du grand naturaliste Michel Adanson qui donna son nom au baobab (Adansiana digitata), créa  le plus ancien parc botanique privé de France, l’Arboretum de Balaine. Sur plus de 20 Ha, ce superbe parc à l’anglaise abrite de nombreuses collections comportant plus de 3000 espèces rares.

L’Arboretum de la Fosse, situé sur un coteau de la vallée du Loir, fut créé sensiblement à la même époque par Alexandre–Sébastien Gérard. Entretenu et constamment enrichi par sept générations de cette même famille, c’est aujourd’hui un lieu exceptionnel. L’Arboretum scientifique se doublant d’un aspect esthétique regroupe  sur 25 HA  des plantes originaires du monde entier.

Un peu plus tard Philippe de Vilmorin  fut à l’initiative de plusieurs Arboretum.

Le premier, à qui il donna son nom, fut  l’Arboretum Villemorin . Il achète en  1815 une propriété à Verrière le Buisson, ancien  relais de chasse de Louis XIV,  il y crée un arboretum riche d’importantes collections végétales.

Puis en 1821, il fonde  l’Arboretum des Barres voué à la conservation des espèces et à la culture comparative à partir d’échantillons.

Évoluant au cours des années cet arboretum réunit maintenant 3 collections :
1873 : regroupés par aire géographique, ce sont  les plus vieux arbres de la collection ;
1894 : rassemblant les végétaux par famille, Le Fruticetum présente des collections d’arbres et d’arbustes ;
1941 : Le Bizaretum réunit des arbres insolites.

En 1903, c’est en Bourgogne, probablement attiré par ce superbe site vallonné surplombant un grand étang, qu’il crée l’Arboretum de Pezanin.  Il y fut planté plus de 1000 espèces peu courantes dont une partie disparut et fut racheté par l’État en 1935. De nouvelles collections thématiques furent installées sur 4 Ha en 2004 permettant ainsi la reconstitution de son patrimoine.

Mitoyen du Château de Versailles et rattaché au Museum d’Histoire Naturelle, les premières plantations de  l’Arboretum de Chèvreloup  commencèrent  en  1927 avec 120 HA de végétaux classifies par origine géographique et botanique. Délaissé pendant la guerre il fut  rénové en 1960, donnant naissance à la Zone systématique selon une classification botanique  puis la Zone réunissant les variétés horticoles issues de la sélection.

En 1884, Alphonse Lavallée aménagea  l’Arboretum de Segrez qui fut en son temps une des plus riches collections de l’époque. Il fut laissé quelque peu à l’abandon et c’est en 1977 que  Franklin Picard et sa famille le réhabilitèrent en l’enrichissant  encore d’impressionnantes  collections de plantes.

A la fin du XXe siècle, dans toute la France un engouement pour la préservation de notre patrimoine botanique vivant fut à l’origine de la création de nombreux Arboretum privés.

En 1973, l’Arboretum des Grandes Bruyère, au cœur de la forêt d’Orléans, s’ouvre sur un Jardin à la Française,  suivi   d’un grand jardin à l’anglaise conduisant à deux arboretum dédiés l’un aux plantes originaires  d’Amérique, l’autre à celles originaires d’Asie. Tous ces espaces  réunissent t de superbes collections dont celle reconnue nationale par le CCVS de  « Magnolia » .

En Poitou-Charentes, une voie chemin de Fer abandonnée donna naissance en 1985 à  l’Arboretum du chemin de la découverte de Melle, réunissant sur 6Km 500,  de nombreuses  collections de plantes diverses.

En 1987 sur 2Ha, nait dans une zone marécageuse du Loiret, sur les ilots crées par les méandres de la rivière, ombragés par de grands arbres l’Arboretum des prés des Culands. La spécialité de cet arboretum est une superbe collection nationale de houx décernée par le CCVS.

L’Arboretum de Marcel Kroenlein situé dans les Alpes maritimes fait naître en 1988 le  seul arboretum des plantes d’altitude.

Un peu plus tard en 1990 l’Arboretum de la Sedelle se consacre en particulier à la reconstitution de forêts américaines.

L’Année 1992 fut à l’origine de l’ouverture de deux arboretums.

L’un situé dans les Deux-Sèvres , l’Arboretum de la Croix Verte, plantés de végétaux originaires du monde entier, s’attachent plus particulièrement aux saules et aux pins dont ils ont une collection nationale.

L’autre dans le Finistère l’Arboretum de Keraconial développe sur 8 Ha  des collections géographiques.

Crée en 1972 dans l’ancien lit de la Loire face à fille ainée de Cluny, nous avons créé les ‘Pépinières Adeline’. Le but de cette pépinière de collection a toujours été d’initier chacun à la richesse de notre patrimoine végétal et d’enrichir ainsi de nombreux  jardins, d’Arboretum et de parcs botaniques.
Cette partie comportant des sujets de collection de plus de 40 ans sera maintenant rattachée à l’arboretum que nous avons créé en 2005.
Trois collections nationales nous furent attribuées par le CCVS. Celle de Ginkgo biloba, de liquidambar, et de tilleuls.
Défenseurs de la biodiversité biologique et de l’environnement, l’Arboretum Adeline’ est un véritable conservatoire du patrimoine végétal comportant plus de 2500 espèces. Si nous participons tous les ans aux ‘Journées du Patrimoine’ c’est avec l’espérance que ce patrimoine végétal vivant soit enfin reconnu comme tel.

Galvanisé par tous ces sites visitables de nombreux particuliers passionnés de plantes recherchent des végétaux peu courants collaborant ainsi à la conservation  de ces espèces.

Aujourd’hui protégées essentiellement dans leur milieu naturel, les espèces végétales échapperont-elles aux phénomènes météorologiques et climatiques dont nous sommes aujourd’hui témoins ? N’oublions pas non plus que l’action directe de l’homme demeure encore trop souvent néfaste pour les milieux naturels : incendies, déforestation, extension intensives des zones de monocultures…

De ce fait, il demeure indispensable de mettre en place et de conserver les collections végétales rassemblées dans les Arboretum, ces dernières constituant des outils scientifiques qui permettent aux botanistes de profiter de ces véritables laboratoires d’observation. Ils remplissent également une fonction éducative pour tous ceux qui désirent s’investir dans cette passion pour les plantes.

Malheureusement, la politique actuelle  favorisant la recherche génétique au détriment d’une approche empirique fondée sur l’observation et la découverte, risque de laisser perdre un savoir scientifique et historique considérable.

Claudie ADELINE
 
Tarif préférentiel pour ces journées 3€ l’entrée